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« Ce que j’ai vu de plus beau à Chamounix, écrivait-elle à Herbert[1], c’est ma fille. On ne peut se figurer l’aplomb et la fierté de cette beauté de huit ans en liberté dans les montagnes. La fraîcheur de Solange brave le hâle et le soleil. Sa chemise entr’ouverte laisse à nu sa forte poitrine, dont rien ne peut ternir la blancheur immaculée. Sa longue chevelure blonde flotte en boucles légères jusqu’à ses reins vigoureux et souples, que rien ne fatigue, ni le pas sec et forcé des mules, ni la course au clocher sur les pentes rapides et glissantes, ni les gradins de rochers qu’il faut escalader pendant des heures entières. Toujours grave et intrépide, sa joue se colore d’orgueil et de dépit quand on cherche à aider

  1. Un de ses vieux amis avec Néraud.