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et fougueux comme une ode antique, maintenant chaste et doux comme la prière d’un enfant. Couchée sur les roses que produit la terre, tu songeais aux roses de l’Éden qui ne se flétrissent pas, et, en respirant le parfum éphémère de tes plaisirs, tu parlais de l’éternel encens que les anges entretiennent sur les marches du trône de Dieu. Tu l’avais donc respiré, cet encens ? tu les avais donc cueillies, ces roses immortelles ? tu avais donc gardé de cette patrie des poëtes de vagues et délicieux souvenirs qui t’empêchaient d’être satisfaite des folles jouissances d’ici-bas[1] ? »

Nous retrouvons madame Dudevant dans une petite mansarde du quai Saint-Michel,

  1. Lettres d’un Voyageur, pag. 24 et 25.