J’allais vous le demander, mon père… (Gêné et timide.) Mais, avant de partir, permettez-moi…
Pas un mot, je t’en prie !… Je ne te reproche rien… je ne t’accuse de rien !… (Au milieu du bruit, on entend distinctement « Vive Robert Hargand ! Vive la grève ! ». Robert, stupéfait, veut protester. Hargand l’arrête d’un geste. Court silence très pénible. Enfin, le cœur serré, la voix un peu altérée, Hargand reprend.) Je ne t’accuse de rien !… Mais n’augmente pas, par d’inutiles paroles… la distance douloureuse que cet… événement met, aujourd’hui, entre nous deux !…
Mon père !… mon père !…
Entre nous deux, mon enfant, il ne doit y avoir, désormais, que du silence !
Je vous aime… je vous respecte !… Et j’ai confiance… dans votre pitié… dans votre justice…
À ce moment, une pierre, lancée du dehors ayant brisé, l’un des carreaux de la baie, vient rouler au pied d’Hargand. Geneviève pousse un cri.
La justice !…
Il pose la pierre sur un meuble. Rideau.