J’ai respiré ton âme… l’effrayante odeur de ton âme… Tes regards… ta voix… tes aveux… tes manies… l’exaltation de tes vices… Rappelle-toi… tout cela me revient aujourd’hui et j’ai peur ! Et chaque fois que j’entends sonner à la grille… c’est plus fort que moi… mon cœur ne fait qu’un bond dans ma poitrine… Il me semble que ce sont les gendarmes… Je vis dans l’angoisse… dans la terreur de ce qui peut arriver… Comme si je n’avais pas assez de malheurs sur moi, mon Dieu !… (Elle essuie quelques larmes.) Mais proteste… dis donc quelque chose… Tu es là maintenant… comme une borne…
Que veux-tu que je dise ?… Contre quoi veux-tu que je proteste ?… Contre toutes ces folies ?… Ah ! ma foi non…
Tu as raison… ne dis rien… tu mentirais…
Si tu veux… (Un silence. Le mari s’éloigne un peu de sa femme et se met à marcher sur la terrasse avec agitation.) C’est charmant… c’est charmant… Une femme faire cause commune avec les ennemis de son mari… Non, vraiment, il ne me manquait plus que cela… Maintenant, c’est complet…
Ne me parle pas de tes ennemis… Parle-moi plutôt de mes bonnes…
De !