Page:Mirbeau - Théâtre I.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.



Scène IV


Les Mêmes, moins LE MARQUIS
ISIDORE

À nous deux maintenant !… (Il vient se planter devant Germaine qui a suivi tous ses mouvements et qui le regarde avec des airs provocants.)… Et ne me regarde pas… comme ça… misérable !… (Menaçant.)… À genoux… Tant que tu es… ici… sous mon toit… c’est moi seul qui ordonne… entends-tu ?… À genoux… d’abord… Et la porte… après.

Il empoigne brutalement sa fille par les poignets et veut la forcer à s’agenouiller… Germaine résiste et finit par se dégager.

GERMAINE

Sois tranquille… je m’en irai d’ici… Ne crois pas au moins que c’est toi qui me chasses… Je pars de mon plein gré… Cet incident fatal… nécessaire… n’avance même pas… l’heure de mon départ… Ce que j’ai à dire… ce que j’ai sur le cœur… ça ne sera pas long…

ISIDORE, levant les bras au plafond.

Les livres… les sales livres… Voilà ce qu’ils ont fait de ma fille !…

GERMAINE

Laisse donc les livres… Ce ne sont pas les livres