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ISIDORE

Mâtin !… (Un temps.) Faudra voir ça… (Un temps.) Je me charge de trouver les capitaux… C’est entendu… Mais, permettez, sous les plus expresses réserves que l’affaire, après examen, sera jugée bonne par moi ?…

GRUGGH

Cela va sans dire…

ISIDORE

Je me charge aussi de toutes les négociations avec le ministère de la Guerre… Et je vous réponds qu’elles seront rondement menées… (Il s’arrête de marcher.) Et voici ce que j’exige… D’abord, Bruneau… je ne le connais pas, moi… Bruneau… et ne veux pas le connaître… Faites-en ce que vous voudrez…

GRUGGH

Pardon… Ce pauvre homme !…

ISIDORE

Il faut faire de la philanthropie ou des affaires… Vous faites des affaires, n’est-ce pas ? Oui… Eh bien, vous l’avez roulé une première fois… ce pauvre Bruneau… Vous n’avez pas besoin de moi pour le rouler une seconde. Bruneau, je vous l’abandonne… (Gros rire.) Et à ce propos, je vous préviens que les devis que vous me présenterez seront soumis à un contrôle sérieux… Diable !… S’il y a plus tard… un excédent… il sera pris sur votre part exclusivement…

Gruggh donne des signes d’impatience. — Phinck le calme d’un geste.