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UN POÈTE LOCAL


L’homme qui entra était un grand diable, maigre, terreux et très voûté. Ses vêtements usés, rapiécés, semblaient ne pas lui tenir au corps, tellement ils étaient minables. Il avait un bâton d’épine à la main, et portait sur son dos une sorte de carnassière, dans laquelle je distinguai, à travers le filet à grosses mailles, des registres, des imprimés d’administration, un encrier et un morceau de pain. L’homme me salua à plusieurs reprises et me tendit une lettre. Voici ce que disait cette lettre :