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M. Remy de Gourmont est un écrivain du plus beau talent et c’est un des plus profonds esprits que je sache. Mais il a l’impardonnable tort de n’être pas riche, et la littérature, si douce à M. Émile Richebourg, ne le fait pas vivre. Il faut vivre, pourtant, quoiqu’on ait du talent. Ils sont quelques-uns à savoir combien il est difficile à résoudre, ce nécessaire problème. M. Remy de Gourmont avait accepté, à la Bibliothèque Nationale, des fonctions qu’il remplissait au mieux. Ces fonctions ne lui avaient pas été confiées au hasard d’une protection. Par un phénomène très particulier dans le mécanisme fonctionnariste qui nous mène, il était à sa place, dans cette place. Je crois, en effet, qu’il existe peu d’hommes possédant, comme lui, la science de l’histoire, de la philosophie et de la littérature. En même temps qu’un artiste passionné,