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RÊVERIE


On a plaisanté M. Maurice Barrès de son goût pour la politique, et quelques-uns de ses amis, soucieux d’un avenir littéraire qui s’annonce brillant, se sont effrayés de le voir entrer si tôt dans une existence absurde où son délicat esprit ne rencontrera que froissements continuels et désagréables surprises. Le voilà désormais enterré dans « le sein des commissions », disent-ils, et nous le verrons bientôt écrire « agissements » tout comme M. Jules Ferry, qui est un grand politique. Je ne vois pas, en effet, en cette Chambre, issue des ignorances du suffrage universel et des corruptions gouvernementales, la place d’un littérateur exceptionnel comme est M. Maurice Barrès. Et je n’imagine pas ce qu’il pourra faire ni ce qu’il pourra dire. Il est certain que l’auteur charmant de Un homme libre apportera là — s’il apporte