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CLÉMENCEAU


À Gustave Geffroy.


Quelques jours après cette mémorable campagne électorale, où tant de courage ne put venir à bout de tant de haine lâche, où toutes les sottises, et toutes les rancunes, et toutes les basses ambitions provinciales, conduites par toutes les calomnies parisiennes, triomphèrent enfin de l’homme redouté devant l’éloquence et la supériorité intellectuelle de qui tremblaient tous ces pauvres insectes parlementaires, vous souvenez-vous, cher Geffroy, de la journée exquise, de la réconfortante journée que nous passâmes, dans une petite maison, avec notre ami ?

Je m’attendais — et cela eût été permis même à quelqu’un de sa force morale — à le revoir un peu découragé de l’inutilité de tant de beaux et vaillants efforts. Mais tel il était avant cette lutte écœurante et sauvage, tel il demeurait