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— Je viens !… répondit Barclett…

Et il raccrocha le récepteur à l’appareil… remit son pardessus, écrivit un mot sur sa carte, qu’il fit passer à son cousin, et remonté en voiture, il accourut près de sa mère, trop tard pour lui dire adieu… Mistress Barclett était morte !…

Cyrille pleura amèrement… Puis, quand il eut donné aux larmes le temps qu’un Américain peut donner à ces démonstrations inutiles de la douleur, il retourna à son bureau… Earl Butwell l’attendait…

— Earl, dit-il… je viens vous apprendre une chose très importante !

— Quelle, Cyrille ?

— Earl, ma mère est morte !…

— Je pense que vous ne venez pas me demander un congé de trente jours, encore !

— Non, Earl… Mais je suis très perplexe… Ma mère avait toujours manifesté l’intention que son corps, quand elle serait morte, fût renvoyé en Amérique !…

— Eh bien, Cyrille, il faut le renvoyer.

— Sans doute… mais comment ?… Je suis dans un grand embarras !… Vous avouez, vous-même, que je ne puis l’accompagner.

— Certainement, non… vous ne le pouvez pas…

— Le paquebot prochain ne part que dans