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Dreyfus, succédait à celle que, dix minutes auparavant, j’avais de sa culpabilité… Et, quand le personnage eut fini de parler, j’allai dans le salon voisin où, rencontrant une dame de mes amies, je lui dis passionnément : « Je viens d’apprendre une chose horrible ! horrible ! — Et laquelle ?… vous êtes tout bouleversé. — Je viens d’apprendre que Dreyfus est innocent ! — Oh ! mon Dieu ! Qui vous a dit cela ? — Personne. — Mais d’où vous vient cette idée ? — De rien ! Mais je vous jure qu’il est innocent. — Vous êtes fou, mon cher… » Et mon amie éclata de rire… comme vous !…