Page:Mirbeau - « L’Intruse » à Nanterre, paru dans l’Écho de Paris, 26 mai 1891.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

M. Brisson

Vous confondez encore… Il n’y a rien de tel… Ça se passe dans une chambre, le soir… Des gens sont réunis autour d’une table et ils causent… À côté, dans une autre chambre, est une malade qui va mourir.

M. Sarcey

En voilà des inventions !… Est-ce gai, au moins ?

M. Brisson

Comment voulez-vous que ce soit gai, puisque je vous dis que la malade va mourir et que l’enfant de la malade, qui est lui-même malade, va mourir également !

M. Sarcey

Eh bien ! qu’est-ce que cela fait ?… On peut mourir et que ce soit gai… Gandillot, lui, ferait ça gai… Tout le monde se tordrait ?… C’est drôle ! Je ne me souviens pas du tout !… Dis-moi, Brisson, est-ce un peu cochon ?… Chante-t-on des couplets un peu… un peu cochons ?

M. Brisson

Mais non ! mais non !…

M. Sarcey

Comment ! ça n’est pas gai ? ça n’est pas