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d’ombre mouvante ;
sous les lauriers et les cyprès
j’aimais la brise au souffle frais
qui nous évente…

J’aimais vos caresses de sœur,
vos nuances, votre douceur,
aube opportune ;
et votre pas souple et rythmé,
nymphes au rire parfumé,
au teint de lune ;

et le galop des aegypans,
et la fontaine qui s’épand
en larmes fades…
Par les bois secrets et divins
j’écoutais frissonner sans fin
l’hamadryade.

J’aimais la ruche aux larges flancs,
le chant des abeilles, les blancs
troupeaux de chèvres ;
avec le miel ensoleillé,
l’âcre saveur du lait caillé
monte à mes lèvres !