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et des jaunes rameurs ployant leur maigre échine,
et des soirs d’Assouan, et des nuits de Louqsor…
Car mes yeux font le tour du monde : j’imagine !..

Mais ne suis-je captive au bord d’un filet d’eau,
un mince filet d’eau dans un jardin de France ?
… Des roseaux balancés avec indifférence…
Une ombre qui s’allonge ainsi qu’un lent rideau…
Un saule échevelé qui frémit en silence…

Toute lueur évoque un paradis perdu,
la brume qui s’étend trace de blancs sillages,
et j’ai, lasse d’errer de voyage en voyage,
à ces songes lointains peu à peu confondu
ces brouillards cotonneux et ces penchants feuillages.