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NOTES SUR

Je finirai cette honteuse description des mœurs de l’antiquité par une petite nomenclature que j’ajoute à celle déjà citée par Mirabeau[1], pour faire voir à quel degré de corruption étaient montées la luxure et les turpitudes des Grecs et des Romains du temps de l’empire :

Λεσβιἁζειν, λειχἁζειν, obscœnum turpitudinis genus, quo viri inguina puerorum vel virorum ore et labiis tractabant, inrumationem aliàs vocatam[2] ; exsugere, fellare, oris stuprum ; habitudes monstrueuses des femmes de Lesbos, aujourd’hui Mételin, île de l’Archipel, autrefois la mer Égée.

Σιφνιαζειν, siphniassare, vice honteux des habitants de l’île de Syphnos, aujourd’hui Sifanto, situé dans l’Archipel. Cette expression, selon Suidas, était passée en proverbe et signifiait τὁ ἂπτεσθαι τἢς πυγἢς (τὢν παίδων) δακτυλω, quod est manum admovere postico puerorum.

Κλινοπἁλην, lecti palœstrum libidinis foedum exercitium Domitianum vocasse dicit Aurel. Vict., Epist. II, 7.

Τριβουσαν, mulieres quæ sese exercent ὃλίσβω, πεω, priapulo[3], et inter se libidinis coïtum obibant, et quæ agabat τριβἁς vel frictrix dicebatur.

Massare, pétrissement de tout le corps nu au sortir du bain, manœuvre qui consiste à faire malaxer mollement, par des mains féminines, toutes les articulations qu’elles font craquer ; ce qui, dit-on, délasse beaucoup et procure de la volupté[4].

Prurire, stringulis, scalpendi libidine ardere. Colum. , VII, 5.

    vitæ prœeipuuni existimans, si dignus atque aptus libidini plurimorum videretur. Ibid.

  1. Voyez la Linguanmanie, page 125.
  2. Voyez Mercurtalis et Suétone, Vie de Tibère, ch. XLV.
  3. Jacob. Wolff, de Amuletis, cap. I, sect. 1, page 9.
  4. Percurrit agili corpus arte tractatrix,
    Manumque doctam spargit omnibus membris.

    Martial., lib. III, Epig. LXXXIII.