Page:Mirabeau l'aîné - Erotika Biblion, 1867.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
EROTIKA BIBLION

que cette cérémonie fût authentique, parce qu’il n’y avait plus de prépuce à montrer.

Les Juifs apostats s’efforçaient, au contraire, d’effacer en eux les marques de la circoncision, et de se faire des prépuces. Le texte des Machabées y est formel : « Ils se sont fait des prépuces et ont trompé l’alliance[1]. » Saint Paul, dans la première épître aux Corinthiens, semble craindre que les Juifs convertis au christianisme n’en usent de même : « Si, dit-il, un circoncis est appelé à la nouvelle loi, qu’il ne se fasse point de prépuce[2]. »

Saint Jérôme, Rupert et Haimon nient la possibilité du fait, et croient que la trace de la circoncision est ineffaçable ; mais les pères Conning et Coutu ont soutenu dans le droit et dans le fait que la chose était possible ; dans le droit, par l’infaillibilité de l’Écriture ; dans le fait, par les autorités de Galien et de Celse, qui prétendent qu’on peut effacer les marques de la circoncision. Bartholin[3] cite Œgnielte et Fallope, qui ont enseigné le secret de supprimer cette marque dans la chair d’un circoncis. Buxtorf le fils, dans sa lettre à Bartholin, confirme ce fait par l’autorité même des Juifs ; de plus, la matière étant trop grave pour que des hommes religieux voulussent y laisser quelques doutes, les pères Conning et Coutu ont éprouvé sur eux-mêmes la pratique indiquée par les médecins que nous venons de citer.

La peau est extensible par elle-même à un degré qu’on aurait peine à croire, si celle des femmes dans la

  1. Machab., liv. I, chap. I, v. 16 : « Fecerunt sibi preputia et recesserunt à Testamento suncto. »
  2. I. Cor., VII, 18.
  3. De Morb. Biblic.