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— Je ne la connaissais pas ; elle est séduisante ; je croyais qu’elle m’aimait… j’en fus cruellement puni.

Le comte de *** était mon ami, il venait souvent chez Dorville, sa présence ne me gênait pas, je ne l’en croyais pas amoureux ; j’étais tranquille : mais bientôt je crus démêler en lui de la contrainte, il venait plus fréquemment, mais sa gaîté disparaissait. Peu-à-peu, il se montra sombre et taciturne, accabla notre société d’ennui et moi de chagrin. Je m’efforçais de le distraire ; il recevait mes avances avec cette politesse gênée qui présage aux amis le refroidissement et la rupture. Dorville est adroite, insinuante, je lui confiai ma peine, je la priai de tirer de mon ami le secret de ses malheurs ; elle parut entrer dans mes vues… La perfide… Quelques jours après elle m’inquiéta par sa pro-