Page:Mirabeau - L’Ami des hommes, ou Traité de la population, 1759, t1.djvu/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
iv
AVERTISSEMENT.

étrange paradoxe. Quand ensuite mes auditeurs ou ma propre vivacité m’ont donné le temps d’établir mes principes, & d’en motiver les conséquences, j’ai vû très-promptement l’effet de la démonstration dans ceux qui m’écoutoient ; mais ce n’est point ainsi que les idées générales peuvent être déracinées : je le sçais & en conséquence n’ayant jamais consacré mon loisir qu’à l’utilité, je crois pouvoir mettre au nombre des ouvrages qui sont sortis de ma plume inconnue, & qui m’ont donné le secret plaisir de les voir quelquefois réussir, un Traité sur cette matière, où mes idées soient en quelque sorte développées, C’est ici qu’on pourra me juger. Qui m’aura lû jusqu’au bout me lira peut-être ensuite par parcelles ; qui ne me lira point, me met au nombre de tant de bons Écrivains que je l’en remercie par avance.

La Population est-elle utile oui ou non ? Il semble au premier coup