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Suite des Mœurs & Usages.

encore la nôtre sur tout ce qui est amour du public & intérêt bien entendu, certainement ce Prince, de qui tout ce qui avoit l’air grand saisissoit l’imagination, auroit du moins autant goûté ce faste public dont il nous a même laissé plusieurs monumens, tels que ses Arsenaux, les Invalides, les portes de Paris, que cette magnificence privée à laquelle il a sacrifié tant de trésors, & qu’on lui reproche à bien des égards dès aujourd’hui.

On a voulu l’accuser d’un sentiment aveugle & barbare, en supposant qu’il regardoit la France entière comme son patrimoine acquis & réuni par les armes de ses ancêtres, & que croyant à sa Couronne des droits plus étendus qu’à toute autre, il imaginoit que tout étoit à lui. On ne peut disculper ce Prince, si grand d’ailleurs, d’avoir eu des notions quelquefois trop fiéres de son autorité, de son titre, & du droit public. Il seroit difficile de prouver aussi que toute la France n’est pas au Roi, comme