Page:Mirabeau - L’Ami des hommes, ou Traité de la population, 1759, t1.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée
250
Emploi des Terres,

de l’honneur & de la gloire. Revenons.

J’ai dit que la multiplication des chevaux dans un État est un mal & que nous étions atteints de ce mal. Il m’est quelquefois venu dans la tête un projet qui pourroit être bon, & qu’au pis aller je dont au public pour ce qu’il me coûte.

Capitation sur les chevaux. On a de tout temps regardé la capitation comme un impôt très onéreux. J’ai ouï & lû force déclamations où l’on disoit que c’est vendre l’air au citoyen ; que cet impôt connu sous les Empereurs Romains fut un des signaux de la décadence de l’Empire, & l’une des causes de l’aliénation des Provinces, qui bientôt aimerent mieux recevoir les barbares, & jouir de leur prétendue franchise sous l’empire le plus dur & le plus absolu que de se voir rongées & dévorée en tous les sens par les exadeu publics d’un Empire fiscal. Le Prince même, qui forcé par la necessité établit parmi nous cette sorte