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Suite des Mœurs & Usages.

abondantes. La nature inspire d’aimer ses enfans, l’orgueil, de les craindre ; & le surabondant de chaque profession fourniroit aux portions stériles de la société comme soldats, matelots, &c.

Sans que je m’épuise en dialectique, tout homme de bonne-foi sentira la vérité de ce que je dis ici ; & les gens sensés se plaignent chaque jour que la folie d’autrui les mene beaucoup plus vîte qu’ils ne voudroient.

Ce n’est pas que dans mes rêveries je prétendisse faire revivre la police intérieure des anciens Egyptiens, où par une loi fixe personne ne pouvoit exercer que l’état de son père. Indépendamment des inconvéniens de ce genre d’esclavage prescrit à la nature, je sçais que les loix ne sont rien sans les mœurs. Si j’avois à dire mon avis sur celle-ci, je l’aurois conservée en partie & abrogée en l’autre. Il n’eut jamais été permis de monter, mais toujours de descendre, chacun selon son talent. Mais les États