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Suite des Mœurs & Usages.

Cet exemple que je crois vrai de très-bonne-foi, & que j’ai été chercher dans la partie de l’industrie la moins contestée, pourroit faire douter si l’on ne se trompe pas très-fort en honorant du nom de commerce tout ce qui est mouvement. Ce n’est qu’un esprit faux & un cœur gâté qui peut regarder comme commerce l’agio, le courrage, l’intrigue, le maquerellage, & autres trames de l’intérêt, de la malice & de la mauvaise foi ; autrement le diable seroit le premier des commercans.

Utilité de l’exclusion des fiefs pour la roture. Je pourrois prouver également que le revirement continuel des biens & des fortunes n’est point un avantage pour le commerce ; mass il n’est question ici que des fiefs. Quel mal feroit au commerce, que les fiefs fussent assurés dans les races ? J’ai déja dit que cela perpétuoit les vieilles souches en engageant les cadets à se marier, maintenoit l’esprit de subordination & d’union parmi les habitans de la campagne par l’antique respect pour