Page:Mirabeau - L’Ami des hommes, ou Traité de la population, 1759, t1.djvu/250

Cette page n’a pas encore été corrigée
230
Emploi des Terres,

de dorure & de boiserie une fois faite, tout le reste est nud. Voyez des Palais dans le pays où le mobilier fait partie de la bonne maison : les murs sont couverts par-tout, tout est plein, & les garde-meubles le sont aussi : cependant on y travaille toujours, le temps use & prend plus sur la quantité que sur le peu ; on remet à la mode, on remplace le vieux, à peine est-on meublé d’hiver à fond, qu’on veut l’être d’été. Après les meubles ordinaires, on amasse ceux des occasions, des noces, des couches, &c. Les Châteaux viennent après les maisons de Ville ; l’on se pique du superflu, & une maison est aussi riche de ce qui est en reserve, que de ce qui paroît ; en un mot, on y travaille sans cesse, tandis qu’à la reserve des fous, ce n’est qu’une fois dans la vie qu’on se meuble à Paris, où ce prétendu revirement de meubles ne fait vivre que des fripons qui éveillés comme ils le sont, eussent été utiles en quelqu’autre profession.