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pour l’Agriculture.

de la Noblesse campagnarde d’autrefois, qui buvoit trop long-temps, dormoit sur de vieux fauteuils ou grabats, montoit à cheval, & alloit à la chasse de grand matin, se rassembloit à la Saint-Hubert, & ne se quittoit qu’après l’octave de la Saint-Martin, que cette vie, dis-je, faisoit peu de musiciens, moins de Géomètres, de Poëtes, & d’acteurs de parade ; mais on n’avoit pas besoin de la Noblesse pour cela. Cette Noblesse menant une vie gaie & dure volontairement coûtoit peu de chose à l’État, & lui produisoit plus par sa résidence, & son fumier sur les terres nourricières, que nous ne lui valons aujourd’hui par notre goût & nos recherches, nos coliques & nos vapeurs. Ils ne sçavoient rien en comparaison de nous ; car nous connoissons les régies du théâtre, les différences essentielles de la musique Italienne à la Françoîse ; nous jugeons les Géomètres, nous faisons des cours d’Anatomie & de Botanique, pour faire rire les gens de l’art ; nous