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à l’Agriculture.

tout de la vallée de Montmorenci, ce n’est que cela.

Mais il n’est pas question ici du plaisir simplement de la population. Il est certain qu’autant de terrein inculte, autant de sujets enlevés, sans ressource à l’Etat. Or, l’excès dont nous venons de parler dévaste la valeur d’une Province entière du meilleur terrein. Le remède, dira-t-on ? Le voici. Chérissez, aimez l’Agriculture, bientôt les riches vous imiteront ; singes d’abord, ils s’y connoîtront ensuite ; chacun cessera d’être rentier de son domaine, & en deviendra propriétaire. Pourquoi les riches sont-ils ennuyés de leurs magnifiques châteaux, qu’il leur faudroit presque autant de maifons que de chemises ? c’est que l’art y a tout fait, & la nature rien. Je ne les blâme pas de s’y ennuyer, eux qui y font la demeure, puisque, si j’y vais par curiosité, dès que j’ai tout parcouru il me tarde d’en sortîr. Quelques-uns s’y attachent, ce sont ceux qui créent ; mais cette terrasse,