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Ce qui nuit

profession, s’il n’étoit contre mes principes de conseiller la violence en quoi que ce puisse être, voulant faire travailler leur bien, tenir les paysans dans la sujétion, & ne leur payer leurs journées que sur les prix anciens, sans considérer que les objets de consommation ayant haussé, il faut que le salaire du mercenaire hausse, ces gens-là, dis-je, se plaignent que le paysan aisé ne veut plus travailler. Je répons à cela, 1°. que le mal n’est pas grand ; 2°. que je leur offre une prochaine consolation : en effet, le paysan riche éleve nombre d’enfans, au-lieu que ceux du pauvre desséchent & rentrent dans la terre. Ces enfans partagent & épuisent l’aisance du père, le forcent au travail, bientôt l’y secondent, & faute de fonds, deviennent mercenaires. Le Suisse est aisé, comme je l’ai dit, cependant il refuse si peu le travail, qu’il se dévoue volontairement au plus dur de tous, qui est d’aller vendre son