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à l’Agriculture.

que celui de tous les autres membres de l’État.

Il est en conséquence très-commun d’entendre dire que tout homme, quelque riche qu’il soit, ne sçauroit jouir d’une certaine aisance, si tout son bien est en fonds de terres. La chose n’est que trop vraie, attendu la folie & la vanité les propriétaires, qui dépensent toujours plus qu’ils n’ont. Il est même très-certain que, tandis qu’un rentier qui montera exactement sa dépense sur ses revenus, se soûtiendra long-temps sur le même pied, sans être obligé d’altérer ses fonds, son voisin dont le revenu est en fonds de terres, ne fera pas dix ans sans manger un tiers de son fonds, s’il a fait le même calcul ; attendu que les cas fortuits, les réparations &c. enlèvent souvent un quart & quelquefois la moitié de ses revenus, & que la dépense allant toujours, nécessairement la boule de neige grossit.

Mais ce n’en est pas moins un mal que cette opinion se soit éta-