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à l’Agriculture.

du donjon, les colimaçons du jardin ; on coupe les bois, & le nouveau Seigneur n’en est pas plus riche.

Quand dans un grand État il arrive que par quelque exception fondée sur la stérilité naturelle du sol, ou sur l’éloignement du séjour des grands propriétaires, les terres se trouvent réparties en différents petits héritages, chaque ménage tire du sien des ressources qui le font vivre de ce qui ne seroit pas même fumier dans un grand : les fruits réels payent les charges de l’État ; l’industrie & l’économie font vivre le propriétaire cultivateur qui croit devoir sa subsistance à son champ, & qui l’en estime davantage. Mais au contraire, plus des petits héritages engloutis, pour ainsi dire, dans les grands perdent de cette fertilité que leur donnoit la présence & l’attention continuelle du maître, plus la subvention due à l’État devient à charge au propriétaire déjà dévoré par tous les sous-ordres du luxe & de