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touré d’un cortège céleste, tu apparaîtras sur les nuées, quand tu enverras les archanges, tes hérauts, annoncer ton redoutable jugement, aussitôt des quatre vents les vivants appelés, de tous les siècles passés les morts ajournés, se hâteront à la sentence générale ; si grand sera le bruit qui réveillera leur sommeil ! Alors, dans l’assemblée des saints, tu jugeras les méchants, hommes et anges : convaincus, ils s’abîmeront sous ton arrêt. L’enfer, rempli de ses multitudes, sera fermé pour toujours. Cependant le monde sera consumé ; de ses cendres sortira un ciel nouveau, une nouvelle terre, où les justes habiteront. Après leurs longues tribulations, ils verront des jours d’or, fertiles en actions d’or, avec la joie et le triomphant amour et la vérité belle. Alors tu déposeras ton sceptre royal, car il n’y aura plus besoin de sceptre royal ; Dieu sera tout en tous. Mais vous, anges, adorez celui qui, pour accomplir tout cela, meurt ; adorez le Fils et honorez-le comme moi. »

Le Tout-Puissant n’eut pas plutôt cessé de parler, que la foule des anges (avec une acclamation forte comme celle d’une multitude sans nombre, douce comme provenant de voix saintes) fit éclater la joie : le ciel retentit de bénédictions, et d’éclatants hosanna remplirent les régions éternelles. Les anges révérencieusement s’inclinèrent devant les deux trônes, et avec une solennelle adoration, ils jetèrent sur le parvis leurs couronnes entremêlées d’or et d’amarante ; immortelle amarante ! Cette fleur commença jadis à s’épanouir près de l’arbre de vie, dans le paradis terrestre ; mais bientôt après le péché de l’homme, elle fut reportée au ciel, où elle croissait d’abord : là elle croît encore ; elle fleurit en ombrageant la fontaine de Vie et les bords du fleuve de la Félicité, qui au milieu du ciel roule son onde d’ambre sur des fleurs élysiennes. Avec ces fleurs d’amarante jamais fanées, les esprits élus attachent leur resplendissante chevelure, entrelacée de rayons.

Maintenant ces guirlandes détachées sont jetées éparses sur le pavé étincelant qui brillait comme une mer de jaspe, et souriait empourpré des roses célestes. Ensuite, couronnés de nou-