Page:Millaud - Madame l'Archiduc.pdf/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’ARCHIDUC, enchanté.

Une torgnole, dans sa bouche, c’est presque harmonieux, elle m’a giflé, c’est la première fois que ça m’arrive, aussi je suis d’une joie…

FORTUNATO.

Du moment que Votre Altesse le prend comme ça…

L’ARCHIDUC.

J’étais blasé, j’ignorais les torgnoles, maintenant je ne les ignore plus, et regarde avec quelle jolie petite main.

Il veut lui prendre la main.

MARIETTA.

Touchez pas, ou je recommence.

FORTUNATO.

Mais, madame la comtesse…

MARIETTA.

Vous, non plus, vous êtes pourtant plus gentil que lui, qui est laid.

L’ARCHIDUC, enchanté.

Je suis laid… adorable… elle est complète, je l’emmène à la cour…

MARIETTA.

A la cour, j’veux pas y aller, ça m’ennuie à la fin tout es.

FORTUNATO.

Comtesse !

MARIETTA.

Je ne suis pas comtesse.

L’ARCHIDUC, riant.

Elle n’est pas comtesse, je crois, Dieu me pardonne ! qu’elle est encore plus originale que moi ; nous disons donc que vous n’êtes pas comtesse.

MARIETTA.

Non, je ne suis pas comtesse, puisque je suis servante d’auberge.

L’ARCHIDUC, riant très-fort.

Elle est servante d’auberge. Etonnante, elle est éton-