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ACTE DEUXIÈME

Un grand salon dans le château de Feuillemorte, à deux heures de la Rochelle. À droite un clavecin, canapé et chaises, table.





Scène PREMIÈRE

ANTOINETTE, au clavecin, RÉNÉ et FRONTIGNAC, assis à gauche, l’écoutent.
ANTOINETTE, chantant.
VILLANELLE.
I
–––––––Je croyais que tu m’aimais,
–––––––Je priais une hautaine,
–––––––Tes lèvres m’ont dit : jamais !
–––––––Quand le soir je t’exprimais
–––––––Mon amour, hélas ! si vaine,
–––––––Je croyais que tu m’aimais.
–––––––Les oiseaux sur les sommets
–––––––Chantent la saison sereine,
–––––––Tes lèvres m’ont dit : jamais !
–––––––Je croyais que tu m’aimais.
FRONTIGNAC, à Réné.

(Parlé.) Comme elle est gentille, ma femme !

RÉNÉ.

Je crois bien qu’elle est gentille !

Il se lève et va près du clavecin ; Antoinette l’accompagne.