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LA CRÉOLE
––––––Il me faut demeurer en place,
––––––Chez le charron pendant trois jours.
––––––Le charron possédait trois filles,
––––––Et toutes les trois bien gentilles,
––––––Et belles comme les amours ;
––––––C’est pourquoi j’y restai trois jours.
––––––Ah ! mon oncle, les Tourangelles
––––––Elles sont si bonnes, si belles,
––––––Si belles et si peu cruelles,
––––––Vivent les Tourangelles !
––––––Je m’enfuis, homme indélicat,
––––––Du chemin j’entrevois le terme,
––––––Tout à coup, mon cheval s’abat.
––––––On nous recueille en une ferme,
––––––Pensez en quel piteux état.
––––––Charmante était la ménagère
––––––Et, pendant que l’époux aux champs,
––––––Bêchait et glanait tout le temps,
––––––Moi, je courtisais la fermière,
––––––Un vrai soleil, un vrai bijou,
––––––C’était la perle du Poitou.
––––––Ah ! mon oncle, les Poitevines,
––––––Les Poitevines sont divines,
––––––Et si câlines, et si mutines,
––––––Vivent vivent les Poitevines !
REPRISE EN CHŒUR.
––––––Ah ! mon oncle, les Poitevines,
––––––––––––––Etc.
FRONTIGNAC.

Et voilà le mari que vous voulez lui donner ?

LE COMMANDANT, à Réné.

Eh bien, on n’embrasse pas son oncle. (Réné l’embrasse. À part.) Le dernier héritier de mon nom, le dernier des Feuillemorte. (Haut.) J’ai à causer avec toi.

RÉNÉ.

Moi aussi, et très-sérieusement.