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RAOUL PONCHON


Où l’on voit toute une série
De lyres prêtes à frémir.
Un Pégase dans l’écurie
T’espère. Je l’entends hennir !

Sache que l’on t’envoie à Rome,
Non pour y faire ton lézard,
Mais pour devenir grand homme
Ni plus ni moins que tout Quat’z-Arts.

Tu feras, en littérature.
Ce que ces messieurs, tes copains,
En peinture comme en sculpture…
Font chez nos bons transalpins.

De même qu’un tel vous copie
Un Michel-Ange, un Sanzio…
Toi, tu devras, d’une âme pie,
Sangloter sur d’Annunzio.

Tu devras potasser ton Tasse
Ton Arioste, c’est certain.
Tu rimeras d’après Boccace
Quelque vieux conte libertin.

Il conviendra que tu t’escrimes,
Et tu t’en doutes bien, pardi !
Sur Dante et sur ses tierces rimes ;
Un peu moins sur Leopardi.