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L’Espagne, l’Italie, la Belgique ont leurs sociétés. Les Amériques ont les leurs, et nous avons au Canada des groupes en qui de chers souvenirs français font chérir l’Espéranto, langue aux deux tiers latine.

En somme, environ 80 000 Espérantistes se partagent l’évangélisation du monde, et la victoire leur appartiendra sûrement si le succès est mesuré à la justice de leur cause et à leur zèle pour son triomphe.

Toutes ces sociétés et tous ces groupes trouvent dans la presse espérantiste un nouveau moyen d’action et un centre commun pour étendre et mesurer leur propagande.

En France, l’Espérantiste, dirigé par M. Louis de Beaufront, celui qui est, après le docteur Zamenhof, le plus vaillant protagoniste de l’Espéranto ; à côté de l’Espérantiste, la Lingvo internacia, dirigé par M. Paul Fruictier, et qui est l’organe d’une importante société de propagande qui étend ses ramifications dans plusieurs pays étrangers.

En Bulgarie, la Rondiranto ; en Belgique, la Belga Sonorilo ; au Canada, la Lumo ; en Angleterre, le supplément de la Review of Reviews, etc., etc.

La création d’autres organes espérantistes est à l’étude dans divers pays, et il faut espérer que les revues ou journaux qui comme Concordia, l’Annuaire de la Correspondance interscolaire, la Svet, etc., font place dans leurs colonnes à l’Espéranto, trouveront bientôt de nombreux imitateurs.

En dehors des organes purement espérantistes, un certain nombre de revues et journaux ouvrent volontiers leurs colonnes à des discussions sur la langue internationale.

La Revue des Revues, la Revue des Questions scientifiques, la Revue philomatique de Bordeaux ont publié d’importants articles, et la Revue du Touring-Club, qui se publie à plus de 80 000 exemplaires, donne tous les mois, sous la signature de M. Carlo Bourlet, une chronique espérantiste des plus appréciées. Le numéro du mois dernier contenait, en outre, un admirable article du général Sebert, membre de l’Institut, appelé à un grand retentissement, vu l’autorité scientifique de son auteur. [1]

  1. Voir dans le numéro de juin le remarquable article de M. Laisant, l’illustre et savant examinateur à l’École Polytechnique.