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été faits, et qu’enfin l’heure semble venue où un chercheur, plus habile ou plus heureus que ses devanciers, a trouvé la clef du problème et en à doné la solucion, la vraie, la bone.

Je vous l’ai dit déja, ce chercheur est le docteur russe Zamenhof et cète solucion est l’ « Espéranto ».

IV

Je n’entends pas vous faire ce soir un « cours d’Espéranto », Mesdemoizèles, mais après vous avoir gagnées, je l’espère, à la cauze de la langue internacionale, je n’aurais fait mon devoir qu’a demi si, en vous expozant les principaux caractéristiques de la langue espéranto, je ne vous métais à même de vous convaincre par votre propre jujement que, par sa simplicité, sa facilité d’aquizicion, son internacionalité, l’Espéranto a bien toutes les qualités que nous somes en droit d’exijer de la future langue internacionale.

Ce devoir rempli pour mon compte, il vous restera à faire le vôtre. Et veuillez me permètre de vous rapeler, Mesdemoizèles, que la vérité une fois conue, nul n’a le droit de s’y soustraire.

Je vous dirai donc, le plus brièvement qu’il me sera possible, sur quels principes le docteur Zamenhof s’est apuyé pour l’invencion de sa langue, coment il en a constitué la gramaire et le vocabulaire, et enfin, coment il a rézolu l’importante question du grafisme et de la prononciation de l’Espéranto.

« Deus grands principes », dit M. L. de Beaufront, « ont constament inspiré le docteur Zamenhof dans la formacion de l’Espéranto :

» 1o La langue internacionale devant être à la portée de tous les civilisés d’instrucsion moyène, ne peut vizer par sa structure ou ses éléments formateurs une catégorie priviléjiée, les érudits, les latinistes, par exemple. N’importe qui doit y trouver un moyen facile de comunicacion internacionale, Il faut que son assimilacion n’impoze aux intéressés que le minimum possible d’éforts et de travail. Par conséquent, sa simplicité doit être absolue et non pas relative ;

» 2o Pour ateindre ce rézultat, èle n’a pas de voie plus racionèle et plus logique que d’emprunter ses éléments aus langues des principaus peuples civilizés… d’où cète règle : prendre les éléments de la langue en proporcion directe de l’internacionalité qu’ils possèdent déjà dans le monde civilizé. »

Prenons comme exemple l’adjectif français rance.