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vives, je boirai d’abord à ta santé, ô Yug ! Si je considère la naissance, je boirai à la santé de Wouk. Si je ne consulte que mes sentiments de parenté, je boirai à vous, ô mes neuf frères, mes neuf Yugowitchs ! Si je voulais choisir parmi vous le plus beau, ce serait toi, Ô Jean Kossantchitz ! Si je commençais par celui dont la haute taille nous domine, j’appellerais Milan Toplitza. Mais si je dois chercher le brave entre les braves, je boirai à la santé de Milosch. À ta santé, ô Milosch ! Fidèle ou infidèle, je t’ai vu fidèle, et on te dit infidèle ; demain tu dois me trahir sur le champ de Kossowo, me livrer entre les mains d’Amurat ; et cependant, Milosch, bois ce vin, prends cette coupe ! »

Ici Milosch répond qu’on verra le lendemain, sur le champ de bataille de Kossowo, la preuve de sa fidélité ; alors, dit-il, on pourra juger entre lui et le prince Brankowitch.

Dans un troisième fragment, ce chevalier, héros, Milosch, avec ses deux amis, dont l’un a été cité précédemment comme le plus beau, et autre comme le plus grand et le plus fort des seigneurs serbiens, s’approchent du camp des Turcs. Milosch consulte ses deux compagnons d’armes sur son projet de tuer le sultan.

Les Serbiens, les Slaves en général, appellent frères, leurs compagnons d’armes. Il existait même une institution de confrérie guerrière dont nous parlerons plus tard.

« — O mon frère, mon compagnon d’armes, Kossantchitz, dit Milosch, as-tu exploré le camp des