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l’empereur Étienne Urosch. Ainsi s’éteignit, l’an 1366, la famille des Nemanitschs.

Au milieu de ces troubles, les Turcs débarquaient en Europe. Les empereurs de Constantinople, qui n’avaient pas d’autres moyens de défendre leur empire, se servaient des Serbiens pour cet usage. Ils les appelèrent à leur aide ; bientôt après ils en firent autant des Bulgares.

Les empereurs grecs commirent une faute énorme lorsque, dans l’espérance de détruire plus facilement les Turcs en Europe, ils les laissèrent franchir le détroit en leur ouvrant leurs ports. Alors l’empire d’Orient avait à sa disposition la seule flotte militaire qui existât en Europe. Les empereurs pouvaient donc facilement repousser les Turcs, les empêcher de franchir le Bosphore ; ils préférèrent se confier aux murailles de Constantinople, ne pouvant concevoir qu’une ville fortifiée, comme l’était la capitale de l’empire, pût être prise par des barbares. Comment, en effet, des hordes de cavaliers oseraient-elles attaquer une ville immense, parfaitement fortifiée, contenant une population nombreuse et une armée bien disciplinée ?

Dans cette folle confiance, les empereurs grecs donnèrent aux Turcs la clé de leur empire en leur abandonnant les ports par où ils pénétrèrent en Europe, puis en les laissant traverser le détroit. Après cette imprudence, lorsqu’ils voulurent se débarrasser de leurs redoutables ennemis, ils furent obligés de recourir aux Serbiens. Les chefs serbiens Yug, Lazare et Woucachin, vinrent avec une grande armée