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Le plus puissant de ces rois, Etienne Urosch, le meurtrier de son père, fut élevé à Constantinople. Il y conçut l’idée d’organiser l’empire slave sur le modèle bysantin.

Il chercha à créer une hiérarchie gouvernementale et à introduire dans sa cour une étiquette rigide. Il emprunta aux Occidentaux quelques institutions, entre autres celle des ordres de chevalerie ; il créa l’ordre de Saint-Étienne ; voulut protéger le commerce des villes maritimes, et, dans ce but, accorda de grands privilèges à la ville de Raguse. Enfin il prit le titre d’empereur des Grecs triballiens, et projetait la conquête de Constantinople lorsqu’il mourut, l’an 1358. Un jeune enfant fut l’héritier de son vaste empire, qui déjà était divisé en plusieurs principautés, dont les chefs avaient le titre de rois.

Étienne Urosch avait accordé à ces chefs le droit de porter des bottines rouges, c’était le signe de la souveraineté, et les chefs slaves, une fois en possession de ce droit, ne voulurent plus, comme ils le disaient, se laisser déchausser. Le successeur d’Étienne ne put parvenir à les soumettre.

Les plus puissants de ces chefs étaient un certain Yug, gouverneur des provinces macédoniennes ; un Woucachin, qui administrait le nord de l’empire servien, et le prince Lazare, de Serbie, tout-puissant dans une principauté enclavée maintenant dans le royaume de Hongrie. Ces trois princes se faisaient une guerre acharnée, et n’obéissaient pas à la reine douairière résidant dans le pays de Woucachin.

Woucachin tua son roi légitime, le jeune fils de