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hommes et femmes ont péri poursuivis par le peuple, qui les accusait de vampirisme ou d’avoir eu des rapports avec les vampires.

Ces vampires, sur lesquels il existe une infinité de contes et de poésies, et dont l’apparition est racontée souvent par les graves chroniqueurs, peuvent être arrêtés, paralysés dans leur action. On emploie pour cela mille moyens connus, même dans les pays où le vampirisme n’est pas une foi populaire.

En général, on leur coupe les jambes ou on les fixe dans leurs tombeaux avec un clou ; surtout on a soin de les enterrer profondément, parce que la lumière de la lune a le pouvoir de les tirer de la tombe.

Le vampire est connu chez les Turcs sous le nom de Goula et Afrite. Lord Byron y a puisé le sujet de son Vampire et les épisodes du Giaour.

Ce qui prouve que le vampirisme est d’origine slave, c’est que, chez les Romains, par exemple, on ne trouve aucune liaison entre la croyance à ce phénomène extraordinaire et la mythologie grecque ou latine.

On trouve encore à côté de ces vampires d’autres êtres fantastiques qui sont appelés chez les Slaves Wila. Ces êtres ont une origine orientale, ainsi que des génies qui président aux éléments. Le nom même de ces génies orientaux, Dziw, en slave, est un mot sanscrit, Div, qui, chez les Persans, est employé jusqu’à présent à exprimer la même idée.

Plus tard, le mahométisme a confondu l’idée de Dive avec celle du diable ; le Dive paraît déjà dans la poésie orientale moderne comme un esprit ré-