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Nous trouvons encore dans ce poëme quelques allusions aux croyances populaires qu’il faut expliquer, car nous les rencontrerons plus tard dans la poésie servienne et même dans les chroniques polonaises.

On rencontre toujours dans tous les pays, à côté d’une grande religion, un certain système de croyances qui n’est pas précisément lié au dogme principal, mais qui paraît être attaché à la même racine et qui s’explique par ce dogme.

Ainsi, chez les Persans, à côté de la religion de Zoroastre, existent des croyances qui supposent l’existence de génies présidant aux éléments. Ces croyances sont répandues chez plusieurs autres peuples, parmi les Indiens et parmi les Slaves. Dans la race celtique, qui supposait des communications entre les esprits et l’homme, il y a une croyance qui doue les hommes d’une double vue, du pouvoir de découvrir l’avenir, de voir à des distances immenses. Chez les Allemands, dont le sentiment de religiosité est certainement très développé, on rencontrait souvent des hommes et des femmes doués de clairvoyance. La clairvoyance est un caractère propre à la race allemande. Chez les Slaves, le phénomène surnaturel le plus connu c’est le vampirisme. L’idée du vampirisme est sortie du fonds du peuple slave, de là il s’est répandu chez les Allemands, chez les Celtes ; on en trouve même des traces chez les Romains. On a des preuves que toutes les fables sur le vampirisme ont une origine commune, qu’elles viennent des peuples de race slave.