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si l’on s’avisait de rire, il prenait la fuite et ne revenait plus.

Au bout de trois années, les parents de Schiller quittèrent Lorch pour Louisbourg, et leur fils y continua l’étude du latin et du grec. Il travaillait assidûment et comprenait sans difficulté. Ce fut là qu’il vil pour la première fois un théâtre. Le duc Charles assistait à la représenlation, et l’on s’était efforcé de la rendre brillante. Elle produisit sur Schiller une impression extrêmement vive. Des plans de tragédie occupèrent dès-lors son intelligence naissante. Il racontait lui-même que, jusqu’à l’âge de quatorze ans, il avait simulé des actions dramatiques avec de petits hommes en papier.

Cet âge était celui où on devait l’initier aux études théologiques. Il allait s’y adonner avec enthousiasme, lorsqu’une circonstance particulière dirigea ses efforts vers un autre but. Le duc venait d’établir une école militaire. Il y voulait surtout élever les enfants de ses officiers, et le jeune Schiller attira ses regards. Comme, en lui ouvrant les portes de son institut, il lui accordait une faveur signalée, on ne pouvait la rejeter sans imprudence. Au reste, on n’enseignait pas seulement dans ce collège l’art meurtrier des batailles:, des hommes d’élite y professaient le droit et la médecine. Aucun de ces travaux néanmoins ne plaisait à notre poète. Il avait depuis longtemps