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LE SOLDAT CITOYEN[1]


C’est une œuvre admirable de fraternité, de justice, une œuvre sainte, c’est un devoir pour tous. Souscrivons pour les deux soldats.

Qui sont-ils ? De quel corps ? Et que deviennent-ils ? Il faut bien que l’on sache qu’ils sont suivis des yeux, sous la protection de la France. On n’étouffera pas dans un coin de l’Afrique cette question : le droit de l’armée.

François Hugo l’a établi en termes magnifiques, dans un article que l’on n’oubliera pas. Il a justement rappelé que la révolution de Février, avec une confiance généreuse, fit, la première, le soldat citoyen, électeur, éligible, que le 2 Décembre, accom-

  1. À la fin du second Empire, lors des élections de Paris de novembre 1869, deux soldats du 71e de ligne étaient entrés dans une réunion publique d’électeurs. Ils furent pour ce crime, conduits à la prison militaire du Cherche-Midi, puis déportés en Afrique.

    Le journal le Rappel ouvrit une souscription pour l’exonération de ces deux soldats. Michelet adressa au Rappel, avec sa souscription, la lettre composant ce chapitre.