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LES SOLDATS DE LA RÉVOLUTION

XII


On porta Mameli au Quirinal, dans le palais du pape, transformé en hôpital.

Le difficile était de l’y tenir. Il soutenait aux chirurgiens que son mal ne méritait pas attention.

Triste sort, celui d’un blessé dans de telles circonstances ! Les tentatives nouvelles de surprise qui furent faites le 5, le 22, le remplissaient d’indignation, l’arrachaient de son lit.

L’effroyable bombardement qui, pendant tant de jours, tint Rome sous un berceau de feu, était certes peu propre à le calmer, à lui donner la patience.

La capitale des arts fut traitée comme un village barbaresque. De précieux tableaux, d’estimables statues eurent de cruelles blessures. Plusieurs femmes furent écrasées. Une pauvre fille dormait avec sa sœur ; des deux, une seule fut atteinte, choisie par la bizarrerie de la mort.

Mameli, devant de telles choses, ne put tenir.