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LES SOLDATS DE LA RÉVOLUTION

assez hautes pour que le flambeau allumé se voie de toutes les nations.

Telle fut la pensée italienne à ce moment, telle l’ardente espérance de ceux qui se jetèrent dans Rome, sûrs de servir le monde, et sûrs, pour récompense, d’avoir six pieds de terre romaine, et, de mêler leurs cendres à la cendre des morts que le temps ne peut faire mourir.

Violente fut la joie de Mameli. Il écrivit à Mazzini trois mots : Roma ! Republica ! venite !

Tout l’horizon se tendait de ténèbres la lumière se concentrait dans Rome. Charles-Albert abdiquait ; Messine et Brescia s’étaient affaissées dans le sang ; Palerme succombait ; la Toscane hésitait et se tenait à part. À toute mauvaise nouvelle, Rome grandissait de cœur ; son sourire de défi répondait à l’acharnement du sort, aux menaces du destin.

Un seul coup était imprévu, un seul ne semblait pas possible : l’invasion française.