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HOCHE

puis l’armée inconnue des bandes de Vendée, des verdets du Midi et des gens de l’émigration.

Le Directoire pensa un moment à confier à Hoche le ministère de la guerre ; par malheur le jeune général n’avait pas l’âge requis par la Constitution.

Mais au même instant marchait vers Brest, devant passer nécessairement par Paris l’avant-garde de l’armée républicaine de Hoche, la cavalerie de Sambre-et-Meuse. Les escadrons invincibles de Richepanse. suivaient. Ce fut pour les royalistes la tête de Méduse.

Par l’ignorance d’un commissaire de la guerre, la division des chasseurs de Richepanse avait dépassé, aux environs, de Paris, la limite constitutionnelle fixée aux troupes. La majorité royaliste du Conseil des Cinq-Cents, d’abord épouvantée, s’irrite, se plaint au Directoire, qui dit que la chose n’a eu lieu que par erreur. Mais cette armée, où allait-elle ? Hoche, sur les contributions levées par lui, avait pu épargner les sommes nécessaires au mouvement de ses troupes. D’ provenait cet argent ? Il fallut laisser éventer le secret de la marche sur Brest et compromettre une seconde fois l’expédition d’Irlande !

Les contre-révolutionnaires n’en crient que plus haut à la trahison. Ils veulent mettre Hoche en jugement. Ce jeune homme, si fier, blessé du tour qu’on eût voulu donner à une affaire qui touchait l’honneur, la caisse de l’armée, répondait à tout : « Je veux être jugé. »

Barras se taisait. Jourdan, indigné des accusations que portaient contre cet homme intègre ceux qu’on savait être ses ennemis personnels, entre autres