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HOCHE

plus forte qu’il ne changerait jamais l’institution de l’armée, c’est-à-dire que la noblesse aurait toujours les grades ; que le roturier ne pourrait monter, que le soldat mourrait soldat. Ainsi, le seul changement qu’on fît aux institutions militaires, on le faisait contre lui.

Ce fut alors que Jourdan, Joubert, Kléber, qui d’abord avaient servi, quittèrent le service militaire, comme une impasse, une carrière désespérée. Augereau était sous-officier d’infanterie ; Hoche, sergent ; Marceau, soldat ; ces jeunes gens de grand cœur et de haute ambition étaient cloués là pour toujours

Le jour même où les électeurs de Paris, annulés par le veto du roi, faisant à leur tour leur coup d’État, se réunirent dans la misérable salle d’un traiteur, 25, rue Dauphine, sans être convoqués, et contre la volonté du ministère qui leur en refusait la permission, — les soldats des Gardes-françaises, comme si le cri Aux armes ! eût retenti dans les casernes, forcèrent la consigne qui les retenait depuis plusieurs jours, se promenèrent dans Paris, vinrent fraterniser avec le peuple. Depuis quelque temps déjà, des sociétés secrètes s’organisaient parmi eux ; ils juraient de n’obéir à aucun ordre qui serait contraire aux ordres de l’Assemblée.


III


Le 14 juillet, Hoche est au nombre des vainqueurs de la Bastille. Après le licenciement des Gardes-fran-