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LES SOLDATS DE LA RÉVOLUTION


VII


L’armée du Rhin, avec moins d’éclat, aida tous les succès de l’autre. Pour ne parler que d’un fait, la campagne d’Italie, en 96, aurait-elle été possible, si l’héroïque Desaix n’avait retenu six mois sur le Rhin l’archiduc Charles et la meilleure armée de l’Autriche, devant cette bicoque de Kehl, se laissant patiemment écraser jusqu’au dernier homme de sa petite garnison, pendant que Bonaparte, libre, faisait la guerre à coups de foudre, courait l’Italie en vainqueur, faisait, défaisait les États, les royautés, les républiques ?

La Tour d’Auvergne fut rendu un moment au repos, à son cabinet de Passy, par la paix de Campo-Formio. Mais cet admirable citoyen ne put entendre, sans y répondre, l’appel du danger de la France en 1799.

Le désordre de l’administration, le dénuement des armées étaient incroyables. Une nouvelle coalition plus terrible s’était formée, augmentée des Russes. L’ogre Souwarow, le célèbre général des massacres de Pologne, avançait vers nous. Le sage Directoire