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LES SOLDATS DE LA RÉVOLUTION

luttes de la liberté, ont comme agrandi la nature humaine.

Nous l’offrons, ce puissant cordial de force et de joie virile, à ceux qui pleurent, aux vaillantes, aux infortunées nations qui sont aujourd’hui dans la mort, et seront dans la gloire demain. Toutes ont contribué à ce livre toutes y sont représentées dans leurs illustres souvenirs qui sont aussi des espérances.

Car ceci n’est pas seulement un martyrologe, une légende de saints pour apprendre à bien mourir. C’est’ l’histoire aussi des héros, des vainqueurs, l’histoire des victoires de la justice.

L’esprit du temps est un héros et le temps vaincra.

Les deux caractères du saint, du héros, trop séparés aux âges chrétiens, se sont réconciliés dans la sainteté héroïque des hommes de la foi nouvelle.


C’était une grande question de savoir si, dans cette Légende d’or, on n’admettrait que les purs, les irréprochables. Qu’était-il pour en décider, celui qui tenait la plume !… Il serait resté en suspens, s’il ne lui eût semblé entendre la voix des héros, des martyrs, de ceux qui seuls ont le droit d’ouvrir et de fermer la porte, de recevoir qui ils veulent dans cette grande compagnie :

« Pour que ta légende, lui disaient-ils, soit vraiment la nôtre, il faut qu’elle soit ce que nous fûmes, largement miséricordieuse, grande comme étaient