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XXX

CHAQUE PARTI PÉRIT PAR LES FEMMES


Si les femmes, dès le commencement, ajoutèrent une flamme nouvelle à l’enthousiasme révolutionnaire, il faut dire qu’en revanche, sous l’impulsion d’une sensibilité aveugle, elles contribuèrent de bonne heure à la réaction, et, lors même que leur influence était la plus respectable, préparèrent souvent la mort des partis.

La Fayette, par le désintéressement de son caractère, l’imitation de l’Amérique, l’amitié de Jefferson, etc., eût été très loin. Il fut arrêté surtout par l’influence des femmes flatteuses qui l’enlacèrent, par celle même de sa femme, dont l’apparente résignation, la douleur et la vertu agirent puissamment sur son cœur. Il avait chez lui en elle un puissant avocat de la royauté, puissant par ses larmes muettes. Elle ne se consolait pas de voir son mari se faire le geôlier du roi. Née Noailles, avec ses parents, elle ne vivait presque qu’au couvent des Miramionnes, l’un